Je n'ai pas compris
Que tu m'attendais
Puis-je t'attendre à mon tour ? 

Mon encre est si noire
Mes idées, mes nuits
Se teintent d'un blanc de neige.

Le soir sur l'été
L'hiver dans le soir
Le temps est-il si cynique ? 

Pars. Viens. Reste. Passe.
Fais ce qui te semble bon.
Juste : emmène-moi. 

Sous un cortège de nuages
Entends la plainte de la mer
Pleurant plus loin que millénaires
Désespérée comme un naufrage

Depuis la fin de l'horizon
Plein de tristesse ; un jour se meurt.
En se vidant de ses couleurs
Sur un ciel que l'océan rompt

Entends les soupirs de la vague
Qui pleure de n'être plus mer
Désorientée elle divague

Et telle l'onde sur la plage
Telle l'écume creusant l'air
La vague efface ton image. 

Laisse ma plume courir
Qui sait peut-être qu'un jour
Un bon poème d'amour
Viendra sur mon papier pour y mourir

Comme une vague d'hiver
Sur les sables de La Panne
Quand la mouette en ricane
En soupirant de n'être plus la mer

Laisse mes idées grandir
Au loin sur ce que j'ignore
Peut-être un poème y dort
Une beauté dont je pourrai me saisir

Comme une étoile filante
Qu'on imagine siffler
Peut-être même exhaler
De lumineuses rêveries ardentes

Mais mon regard se distingue
De mes rêves alors j'ose
Tomber dans la basse prose
De toi je suis vraiment, simplement dingue. 

A mon enterrement,
Je voudrais de l'alcool
Et puis des banderoles
Ecrit blanc sur fond blanc

Les gens seront bourrés
Soûls morts jusqu'au trognon
Et le sang en fusion
Et les yeux bariolés

Ils recevront alors
Des outils de peinture
Pour le papier pur
Des panneaux, joyeux sort

Tout débordera, et
Les obscènes peindront
Des romances cochon
En pleins mots d'amitié

Viendra le moment clé
Viendra la simple tache
Qui fait que tout se lâche
Le beau va débuter

Bataille de couleurs
Le vin était très bon
Il n'est plus rubicond
Avec ce vert fureur

Orgies de plusieurs couches
Les jets de couleur vive
Toucheront les convives
Parfois en pleine bouche 

Et quand on sera pleins
De fatigue et d'ennui
On rejoindra la nuit
Il n'en restera qu'un

Dans un cercueil joyeux
Joliment bariolé
De vert, de violet
D'orange et puis de bleu

On viendra le chercher
On viendra l'enterrer
On viendra en pleurer
On viendra m'oublier.