• Death Row.

    Aujourd'hui, déjà hier pour ceux que ça concerne le plus, le système judiciaire américain a fonctionné, et un homme a reçu l'injection fatale, léthale. Je ne cache pas que d'habitude je ne m'émeus pas plus que ça des malheurs dans le monde, je suis indigné, car ce qui se passe va à l'encontre de mes principes, mais ce matin, des larmes s'échappent de mes yeux, quand je lis sur un site de nouvelles américain les derniers mots de Troy Davis, devant la famille MacPhail, la famille de la victime.

    "Je voudrais m'adresser à la famille MacPhail. Je voudrais que vous sachiez, malgré la situation dans laquelle vous êtes, je ne suis pas celui qui a tué votre fils, votre père, votre frère. Je suis innocent. L'incident qui a eu lieu cette nuit-là n'est pas de ma faute. Je n'avais pas d'arme. Tout ce que je peux vous demander, c'est d'examiner plus en profondeur pour regarder enfin la vérité. Je demande à ma famille et à mes amis de continuer de se battre dans cette bataille. Pour ceux qui sont sur le point de prendre ma vie, Dieu ait pitié de vos âmes. Et que Dieu bénisse vos âmes"

    Cet homme est mort. Il a été attaché sur une table devant un public pour recevoir une dose de produits mortels qui l'ont fait fondre de l'intérieur. Pendant ce temps, une famille, de l'autre côté de la vitre, savourait la vengeance absurde et anachronique que la machine politico-juridique américaine permettait, cette machine qui permet de posséder des armes à feu sur base d'une interprétation idiote de leur Constitution, et qui punit de mort.

    Qu'il soit coupable ou innocent, Troy Davis était âgé de 20 ans quand il a été arrêté. Ce n'est pas loin de mon âge. Il est mort à 42 ans. Deux années de procès. Vingt années de prison. On ne lui a pas pris seulement sa vie. On a pris sa jeunesse. On a brisé l'avenir de quelqu'un au nom du danger qu'il représentait pour la société. Parce que les Etats-Unis prônent une force sans égale, mais leur fragilité est telle qu'ils se sentent obligés de venger au lieu de réparer, ce que la pensée pénale combat depuis quasiment le temps de sa naissance, au XVIIIe siècle, et que d'autres contestent, artistes, écrivains, bénévoles, gens de tous bords et de tous horizons. Bien sûr, on défend la peine de mort de certains côtés. Comme on défend le créationnisme. Le débat "pros and cons" sur la peine de mort devient stérile. Nous pouvons marcher dans les rues sans honte pour réclamer une grâce. Eux, ne devraient pas pouvoir le faire pour la mort d'un homme sans le regard inquisiteur de leur conscience.

    Troy Davis. Je ne crois pas qu'il y ait de paradis ou d'enfer, je crois que l'on s'éteint, tout simplement, comme une flamme. Mais je suis fier de cette part de l'homme que tu as exprimée dans ton dernier moment, avant de te sentir broyé de l'intérieur sous l'effet des produits chimiques, cette part de l'humain qui pardonne, avec ou sans religion, ceux qui t'ont mené là, se prétendant le droit d'enlever la vie, derrière le bras de la Justice.

    Je voudrais espérer que tu n'as pas trop souffert.

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  • Commentaires

    1
    Telegramme Profil de Telegramme
    Vendredi 23 Septembre 2011 à 12:58

    Ce pouvoir juridique que possede les americains, est atroce. Je ne comprends pas qu'on puisse encore punir les gens par la peine de mort. C'est horrible. Raah.

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