• Qu'il est heureux de voir sans fin tout l'horizon
    Paix des étales mers au d'un souffle nu
    Le monde entier retrouve enfin de sa raison

    Je goûte enfin un court repos, fort, ingénu
    Le lumineux silence inonde le battu front
    Et âprement mon corps par l'onde entretenu

    Il me fallait l'eau transparente d'une autre âme
    La communion d'un ciel sans taches cotonneuses
    Et autrefois les flots allaient vagues furieuses
    Lançant l'esquif d'un jet trop vif à l'obscur drame

    Rappelle-toi le cri du vent quand la mer clame
    Ô matelot qui vers l'abysse te rencreuses
    Et souviens-toi au fond des vagues oublieuses
    L'amour lointain Visage aimé de cette femme.

     


    votre commentaire
  • Riant visage hélas songeur énigmatique
    D'un doute grand masqué d'un voile trop à jour
    Quel est ce trouble en l'onde azur bercée de blé
    Est-ce un amour blessé il semble à votre atour
    Et à votre oeil rougi pourtant si magnifique

    Un doux mystère à peine aimé, insignifiant
    Dans une foule dense figée trop sérieuse
    L'un lit, l'un dort et l'autre écoute sa musique
    Chacun s'isole dans la bulle impérieuse
    Le croisement des yeux est sourd, cruel, défiant

    Votre regard se perd encor et je m'alerte
    Quelle tempête ignore-t-on, ou quelle faute
    Comme je sens, est-ce un amour, une amitié
    Est-ce donc pire, avez-vous cru la chose haute
    Et votre deuil n'était rien plus que simple perte ?

    Face égarée dans l'océan de nos pensées
    Votre chagrin sera bientôt billevesées.


    votre commentaire
  • I will kiss you. I will kiss you.

    Les rues partent d'un rire aux éclats nostalgiques
    Que perce la fumée d'une sèche amertume
    La noirceur embellit les chaussées névralgiques
    Et ma respiration aussi, tant que je fume

    I will kiss you forever on nights like this.

    Brillante, ocre ténèbre aux accents électriques
    Autant d'obscurs briquets qui à mes pas s'allument
    Edens artificiels et Enfers alcooliques
    Cité de mille morts que les ombres consument

    And I forget how to move when my mouth is this dry.

    Du souffle ardent s'en vont des spectres squelettiques
    Qui meurent au poumons d'un trépassant qui hume
    Rideau sur leurs ballets, leurs danses excentriques
    Tu es tellement belle ainsi dans ce costume

    Yeah I like you in that Like I like you to scream.

    Cette ville est secrète, abandonnée, mythique
    Son goût comme le tien, l'écorce d'un agrume
    Cette nuit est à toi, ténèbre magnifique
    Et à toi je soumets tant mon corps que ma plume

    The aching kiss before I feed The stench of a love for a younger meat.

    Les rues partent d'un rire aux éclats nostalgiques
    Que perce la fumée d'une sèche amertume
    La noirceur embellit les chaussées névralgiques
    Et ma respiration aussi, tant que je fume.

    I will kiss you forever on nights like this.

     

    Les paroles en anglais proviennent des chansons The Same Deep Water as You, Homesick, Fascination Street et Disintegration, de l'album Disintegration (1989), du groupe The Cure.


    votre commentaire
  • Il pleut dessous les toits, je le sens sur ma peau
    Je le vois sous mes yeux étonnés mais certains
    Il pleut sous les plafonds des tunnels du métro
    Une averse incendiaire aux reflets assassins
    La froideur m'envahit, la sueur me saisit
    La douleur m'alourdit et mon cœur s'affaiblit
    Il pleut dessous les toits et je suis un fardeau
    Étalé sur le quai. J'entends le bruit de freins
    Mourir dans la station sous la chanson de l'eau
    Des battements de pluie de plus en plus lointains.


    1 commentaire
  • Un homme se dressait, figé, au cœur d'un champ
    Il portait en ces bras dix mille années d'histoire
    Et enfin délié, il exposait au vent
    La peau nue de son dos sous une lune noire
    L'escarcelle comptait quelques graines vivaces
    Engendrées par les arts, méthodes infinies
    L'homme était submergé de culture et de chasses
    Tant de temps, de sagesse et parfois de lubies
    Tant de raisons enfin, qui faisaient un décor
    Vide à force de plein dans l'esprit de ce hère
    Tant qu'il se crut privé de méthode et d'effort
    Et libre se pensant, cultivait un désert.


    votre commentaire
  • Je ne suis pas champêtre et aspire au voyage
    Je ne peins pas la mer et désire la vague
    Je ne décris pas l'air mais envie le sillage
    Des brumes et odeurs des sapins qu'on élague
    Suis à peine poète et le trouble m'attend
    Loin des plumes, de l'encre hélas bien trop étale
    Minime je suis, me veux important
    La montagne je guette et languis dans les salles
    Ah ! Lumières du feu, surpassez les urbaines
    Qui comme hommes montez du sol vers la noirceur
    Moi qui vis du futur, je n'attends qu'une aubaine
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    Je promets vœux et vœux et me voudrais volage
    Manie le verbe seul et manque de la dague
    Je tombe rarement ; mais à quand les naufrages ?
    Aller toujours d'avant mais ici je divague
    Je suis le tendre agneau qui ouït de Satan
    Je me cherche bandit tout empli de morale
    Qui passé par la peur devient brave et puissant
    Se riant de l'archer, des vapeurs sépulcrales
    Je veux fuir la tribune au profit de l'arène
    Être un aventurier, quitter le créateur
    Combattant au hasard, sans désir et sans haine
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    Austère je m'enquiers des étreintes peu sages
    Partant des magasins pour manier la madrague
    Si je devais finir, qu'on peigne mon visage
    Au Panthéon des corps que la rivière drague
    Laissant la toge pour l'habit de charlatan
    Et la justice pour connaître bien et mal
    Déjà j'aime sentir le froid envahissant
    Des veilles de la faim, alors que suis morfal
    Un démon semble avoir éparpillé les graines
    D'une grande échappée empreinte de bonheur
    De brûlures aussi, mais qu'est-ce que la peine
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    Mes princes, mes amis, ne saurais dire quand
    Les adieux frapperont d'un rythme de cavale
    Me viendra de partir cette envie souveraine
    Et mon plan d'à jamais libérer les ardeurs
    Se concrétisera en courant monts et plaines
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    À Jean Teulé.


    votre commentaire
  • Adieu, Muse virginale !
    Le virginal est d'un ennui
    Quand vient l'orée de la nuit
    C'est une tache banale
    Peuplant les noirceurs suaves

    Adieu Muse au corps de pierre !
    Car je me préfère amant
    D'extase et de tremblement
    Dans l'obscurité sincère
    Les yeux clos et la voix grave
     
    Muse par trop immobile !
    Que me valait ton dédain ?
    Nos souffles étaient lointains
    Et notre union fragile
    Il est bien mort ton esclave
     
    Adieu ton titre ronflant !
    Il ne reste que mon corps
    Et le plus doux des accords
    L'autre flanc contre mon flanc
    Brûlant les noirceurs suaves.

    votre commentaire