• Trajet : de La Croix de Berny à Gare du Nord.

    Il pleut des cordes quand je me rends vers la ville 
    Bourg-la-Reine
    Les stations continuent leur danse longiligne

    Cité Universitaire
    Et moi comme un idiot j'attends toujours un signe
    Denfert-Rochereau
    M'enjoignant à quitter ma routine tranquille
    Port-Royal
    Une hallucination, un accident de train
    Luxembourg
    Qui mettra sens dessus-dessous mon quotidien
    Saint-Michel-Notre-Dame
    Je sais que quelque part l'aventure m'appelle
    Châtelet-Les-Halles
    Je voudrais un château dont le toit fût le ciel. 
    Gare du Nord

    Ecrit à Paris. A Aylin.

     


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  • Une amie à moi m'a lancé un petit défi ; écrire en moins de 30 minutes un poème sur la timidité que je peux avoir autour de mes écrits.

    Défi relevé, et en 14 minutes, j'ai écrit ceci :

    Que sont ces compliments qui sifflent sur vos têtes ?
    Pour qui l'éloge croît, pour qui la joie s'apprête ?
    C'était sans renommée que je voulais écrire
    Du moins pas au milieu des amis tout sourire


    Le rouge vient alors colorer mon visage
    J'ai peur que l'on publie mes écrits les moins sages
    Car ce qui plaît révèle au grand jour d'autres choses
    L'écrit intime et l'écrit vain, l'écrit morose


    Je crains fort de sombrer dans la répétition
    Car plus que d'amuser, je crains la déception
    De voir s'amenuiser les sourires d'amis

    Naître la lassitude autour de mes écrits
    Je serai bien confus d'être tombé si bas
    Et peut-être en cela, écrire est un combat. 

    Maintenant, je pourrais reprendre l'idée, relever des défis poétiques. Je vais plancher là-dessus, et peut-être que vous pourrez poster vos demandes !


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  • I

    Je sens l'air filer sous mes doigts
    Une pression de la phalange
    Un basculement et je change
    Brusquement de direction. Vois

    Mes ailes magnifiques, blanches
    A en aveugler le soleil
    Au dessus des monts et merveilles
    Je vole, me dresse, me penche

    Plus près des étoiles, le gel
    Se fige sur mes bras glacés
    Je sens mon regard s'effacer
    Je ne peux plus bouger mes ailes

    Dans le sillon de ma descente
    J'entraîne de petits flocons
    Ensemble nous virevoltons
    Dans une spirale brillante

    A terre je suis endormi
    Dans le profond sommeil des limbes
    La neige immaculée me nimbe
    D'un blanc éclaté teint de gris.

    II

    Au-dessus des eaux un ange est tombé
    Et du sol et des airs une musique
    Aux accents rêveurs et mélancoliques
    A me faire pleurer, enfant berger

    La neige danse sur ce triste thrène
    Elle crisse sous mes pas vers la mer
    Les vagues gelées semblent être fer
    Un ange est mort, la mer cache sa peine

    Je pose un pied sur la glace si frêle
    Mais elle ne se brise pas. Je marche
    Vers cet ange. Ses ailes font une arche
    La musique retentit, éternelle

    L'ange est un homme. Un garçon grand et fort
    Ses cheveux figés par le froid sont blonds
    Je ne le connais pas, mais la chanson
    Qui m'entoure me fait pleurer sa mort.

    III

    Dors, mon amour, encore, sous la couverture
    De mes plumes, Icare n'est pas mort, il vit
    A jamais dans le cœur de son père endeuillé
    Il s'est fait un grand lit des plumes effeuillées
    sous la chaleur du soleil dont il n'a plus envie
    Il dort, le petit ange, loin de toute aventure

    Non mon fils, jamais plus les cruels éléments
    N'atteindront ta personne, sois sûr de cela
    Que ton papa est là, et que tout va bien
    Ne nous quittons plus, fils, ne brisons plus ce lien
    Morts Roi Minos, Minotaure, voici le glas
    Des monstres qui peuplent ce monde encor vivant

    Tu es à l'abri, mon fils
    Toi, mon unique
    Mon magnifique
    Toi, mon sacrifice
    Icare n'est plus
    Qu'un souvenir
    Un simple rire
    Ange déchu

    Et moi son père, je ne pus me résoudre à le perdre. Depuis ce jour je guette le moment, quand Icare frappera à ma porte, et nous nous prendrons dans les bras l'un de l'autre. Je ferai la plus belle des hécatombes pour en remercier les dieux. Chaque jour un peu plus de vent s'entasse dans mes yeux, et avec les étoiles je guette le bruissement d'ailes libérateur.
    Reviens, Icare! Reviens, mon fils !


    A mon père.


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  • Do you believe in gravity?
    Let me give you this leap of faith
    If I die Remember my face
    Ashes, ashes, we all fall here

    Stay with me and sing Notre-Dame
    There's nothing here but a sad slob
    Give me a hug, give him a sob
    And then let's get the macadam

    And I'm alone by your shadow
    Applauding sun as he declines
    Simply waiting for a small sign
    Under the wings of preying crows

    Can I give you a small posy?
    Do you want me to go away
    With nothing else than a secret
    Do you believe in gravity?

     

    Alors oui, les mots en italique se lisent à la française. Pourquoi ? C'est sexy, et celui qui veut mon poing dans la gueule peut l'avoir.

     


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  • Sous une pluie d'acidité
    Les nouveautés et les nouvelles
    S'enchaînent à la ritournelle
    Au quotidien, au routinier

    L'abstraction rejoint le charnier
    Et la douleur l'universel
    L'oubli devient notre seul sel
    Et l'abandon notre bouée

    Le monde manque de papier
    Le monde n'est plus à l'échelle
    Et même le superficiel
    S'exaspère en complexité

    Ivresse ! A toi mon seul espoir
    La peur du vide est ton calice
    Pour embrasser cette malice
    Eclaire donc la vue du soir ! 


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  • Sous la cime
    J'étais nimbé du chant des oiseaux
    Sifflotant comme un abîme
    Bordé de lune et de roseau

    Sur ton dos
    J'admirais l'amour qui se dessine
    Je sais que tout était faux
    Ombre mordante et assassine

    Pourquoi 
    Faut-il partir Amour
    Pour faire un tour ?

    Je veux
    Faire un petit détour
    Près de ta cour

    Et m'allonger au coin du feu
    Laisse-moi vivre auprès de toi 

    Sur tes lèvres
    J'ai appris à compter les étoiles
    Mêlant patience et fièvre
    Guettant le ciel que tu me voiles

    Pourquoi
    Faut-il mener Passions
    Sans horizon ?

    Je veux
    M'éloigner pour de bon
    De ta maison 

    Et rêvasser Fragile et vieux
    D'un souvenir qui était toi.


     


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  • Quel merveilleux hasard que ce délicieux cri
    La palme frissonnant au rythme des saisons
    Le nectar de lumière au creux du val tari
    Quel délicieux hasard que cette douce union

    Inlassable poursuite entre feuilles et vent
    Reprenons la chanson du coucher sur l'orage
    Et guettons le tonnerre idyllique et puissant
    L'existence n'est qu'un doux et grave naufrage.


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