• Triste village d'Hamelin
    Vos bébés pleurent dans vos bras
    Vos femmes meurent dans vos draps
    Les rats vous bouffent votre pain

    Regardez-vous, braves bourgeois
    Tenir conseil et faire édits
    Contre l'horrible maladie
    Qui vous noircit l'âme et les doigts

    Mais mes amis, je vous promets
    De vous livrer les rats dans l'heure
    Et d'abréger tous ces malheurs
    Evidemment contre monnaie

    Il me suffit de vous jouer
    Un mélodieux petit morceau
    Qui plaît aux rats, de ce pipeau
    Ils me suivront, tout enjoués

    Disons que mille écus iront
    Topez-la moi, faisons affaire
    Je partirai à la rivière
    Où ces vermines se noieront

    Voici l'église brave gens
    Louez Celui qui m'amena
    Pour délivrer le bourg des rats
    Ce sera fait en un instant

     

    Je m'en reviens de la rivière
    Où tous les rats, l'un après l'autre
    Tels des cadavres s'entrevautrent
    Mais, mes amis, sont-ce des pierres ?

    Lâchez les chiens, pourceaux ingrats
    Il ne vous reste désormais
    Que ces bâtards, affreux et niais
    Pour vous garder des prochains rats

    Bourgeois miteux que je maudis
    Prenez bien garde à mes paroles
    Votre avarice la plus folle
    Vaudra la pire maladie

    Car oui, la peste n'était rien
    Ni la famine, ni la gale
    Il y a bien plus infernal
    Que d'être esclave de la faim

    Oh oui mes chers, soyez craintifs
    Je vais causer un cataclysme
    De la douleur le paroxysme
    Je m'en prendrai au plus chétif

    Au plus chétif de tous vos biens
    A la récolte la plus rare
    Et la plus chère entre tout car
    La femme en a grain et terreau

    Oui, villageois, oui paysans
    Je sens l'effroi qui vous tiraille
    Oui, c'est le fruit de vos entrailles
    Je vous prendrai vos chers enfants

     

    A moi forêt, à moi montagne
    Inspirez-moi la mélodie
    Qui sortira l'enfant du lit
    Pour les guider dans la campagne

    A moi l'enfance, et la mémoire
    Inspirez-moi une chanson
    Une berceuse de poupon
    Pour enlever la peur du noir

    A moi le luxe, à moi la soie
    Inspirez-moi de beaux refrains
    Pour de beaux vierges sans destin
    Qui pourraient craindre le grand froid

    A moi les bœufs, et les moutons
    Inspirez-moi la mélodie
    Qui pour l'enfant au pied meurtri
    Des cailloux garde les petons

    A moi la pluie, à moi l'orage
    Inspirez-moi une parole
    Vous prohibant de toucher sol
    Qu'il n'ait de pluie sur l'enfant sage

    A moi le vent et la rivière
    Inspirez-moi une oraison
    Pour que les filles et les garçons
    Ne quittent la nuit meurtrière.

     

    Et toi pipeau, joue-moi cet air
    Si doux et tendre, et si joli
    Tire ces gosses de leur lit
    Et venge-moi, molesté hier.

     

    À Nyx. Pour aussi longtemps que le monde tiendra.


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  • Mes souvenirs avaient un goût d'espoir
    Ma nostalgie s'ouvrait sur le bonheur
    De voir un jour pointer l'aube meilleure
    Et me prenait l'envie de vous revoir

    Je baladais mes doigts bien maladroits
    Sur ma guitare pour y composer
    Des chansons douces ou un peu osées
    Et je pensais qu'aimer était un droit

    Ne cherche plus, enfant, ce doux pipeau
    Sens le grand froid déposer sur ton corps
    Le doux parfum de l'espoir le plus mort
    Sens cette odeur se poser sur ta peau

    Pensez-vous donc être part de ma vie ?
    J'en suis navré, car je vais alors vous blesser
    J'ai le projet de partir visiter
    D'autres rivages par mers et pays.


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  • Parcourant la terre d'un pas de velours
    Le Loup solitaire se veut le plus fort
    Sa tête si fière devant l'arbre mort
    Contemple les pierres du roc le plus lourd

    La lune l'éclaire d'un rayon funeste
    Il aime la guerre quand elle est bien sombre
    Le gibier se terre tout au fond des ombres
    Et la lutte amère se fait manifeste

    Cours, le Loup sent ton odeur.


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  • Dans la fraîcheur des étoiles
    Le Loup rejoint sa tanière
    La Lune se fait un voile
    Plus fin que le voile d'hier

    Encore le Loup a faim
    Encore le Loup se meurt
    Et l'hiver se fait malin
    Sans pitié et sans douceur

    Et le Loup doucement couve
    Un appétit que rien n'apaise
    Et le retour de la louve
    Repose comme une braise

    Le Loup est seul dans son antre
    Regarde la Lune en sang
    Retentit l'appel du ventre
    Va, Loup, va chasser le vent.


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  • Le ciel est blanc comme une robe d'été
    Rayé de bleu comme une robe d'été
    Souple et léger comme une robe d'été
    Et plein de sel comme une robe d'été.

    Le ciel est blanc comme l'écume de mer
    Rayé de bleu comme l'écume de mer
    Souple et léger comme l'écume de mer
    Et plein de sel comme l'écume de mer.

    Le ciel est blanc comme l'onde des marées
    Rayé de bleu comme l'onde des marées
    Souple et léger comme l'onde des marées
    Et plein de sel comme l'onde des marées

    Le ciel est blanc comme le vide en mon cœur
    Rayé de bleu comme le vide en mon cœur
    Souple et léger comme le vide en mon cœur
    Et plein de sel comme le vide en mon cœur

    Aucune joie ne le ponctue de sa trace
    Aucune peine n'y imprime sa face
    Ce n'est qu'un ciel que vient parfois consteller
    L'indifférence d'une nuit étoilée


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  • Plaignez-vous du tumulte
    Plaignez-vous de la pluie
    De ce qu'on vous détruit
    Les objets de vos cultes

    Pleurez donc sur la mort
    Sur ce qui est brisé
    Pleurez sur ces pensées
    Qui vivotent encore

    Je vis loin du bonheur
    Et loin de la souffrance
    Vivant heure après heure
    Une seule existence

    Parlez de vos orages
    Comme d'une tempête
    Regardez les parages
    Et ne soyez en fête

    Gardez votre ironie
    Gardez votre sarcasme
    Ce sont les plus grands prix
    D'une vie de fantasmes

    Je vis en solitaire
    Me parlant à moi-même
    De ces voix-là qui m'aiment
    Le moins seul de la terre

    Criez sur le ciel bleu
    Et sur l'amère absence
    De ces moments heureux
    Quand il pleut sur la chance

    Geignez sur le destin
    Qui vous prive et vous rend
    Les miettes d'un festin
    De la cour des tout grands

    Je laisse vos malheurs
    Dans les mains de qui veut
    Je leur souhaite mes vœux
    Et je garde mon cœur.


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  • Remember us silhouetted by fire
    High voltage in my mind
    Remember me cravin for desire
    And the light makes me blind

    Lightning in my head
    All my nerves collapse
    There are no escapes
    I'm just comin' mad


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