• La place était pleine de monde
    Les religieux partout priant
    Et les athées vides de science
    Vénéraient dans leur ignorance
    Un dieu caché Quand du néant
    Sort une silhouette blonde 

    Un homme blanc du blanc des yeux
    Nu Presque Enfin D'un pagne ceint
    Torse bardé de noirs motifs
    Aux ongles durs comme des griffes
    Aux cheveux durs comme du crin
     Au regard dur et ténébreux

    Le vol est lent et le ciel plein
    Mille nuances colorées
    L'ange est levé Il nous contemple
    De ses yeux graves comme un temple
    Le monde est prêt à l'adorer
    Et soudain il ouvre ses mains

    Le ciel est blanc et l'ange reste
    En l'air il tient de sombres lances
    La foule capte et veut s'enfuir
    Mais déjà on se sent partir
    Les cris précèdent le silence
    Percés par les ombres funestes

    Tous ont péri Plus un esprit
    Ne dresse plus son poing fébrile
    Vers le ciel pur qui l'a trahi
    L'ange repart tout enhardi
    Poursuivre sa mission stérile ;
    L'ange repart, et il sourit.


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  • Tentaculaire et prophétique
    Le cri s'élève en la campagne
    Dans les vestiges de prairies
    Dans le silence des amis
    À son désir la ville stagne
    Elle l'attend Vieille et lubrique

    Les morts à table ont un repas
    Digne de rois et ils partagent
    La moindre miette avec les rats
    Le cri poursuit son air d'orage

    Les morts se gavent de données
    Ils en défèquent de plaisir
    Les rats s'en donnent à cœur joie
    Récupérant merdes et plats
    Gardant de tout un souvenir
    Jamais perdu ni pardonné

    Le cri en ville est plus puissant
    La pluie déferle sur nos pieds
    Le mort se cache en frissonnant
    On n'entend plus battre un clavier

    Le cri achève son parcours
    Sur un charnier, le plus vivant.


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  • Qui se plaît à écrire en vers ces derniers temps ?
    Quelques vieux écrivains, quelques jeunes hippies
    Mais à peine lit-on qu'on repose le livre
    Encor la poésie ! Des trucs de bateau ivre
    De goélands, demain dès l'aurore ou bien pis !
    De rêve familiers, de rythmes endormants !

    Ce genre de propos fait saigner les tympans
    De qui écrit en vers, sans nommer poésie
    Les quelques mots rythmés qui se mettent à vivre
    Les stances jumelées qui semblent se poursuivre
    Par vraie humilité, par fausse modestie
    Manque l'alexandrin dans ces jours peu chantants.

     


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  • C'est l'amertume qui te prend ô ma princesse
    Sous le ciel noir et puis sous l'ombre des cordages  
    Comme un passant Qui nous bouscule sans ambages 
    Au Panthéon Poséidon titille Arès 

    Et toi tu ris Tu ris de moi Ô ma bougresse
    Dessus les ondes au couchant et son ramage 
    Dans un sursaut un coup de pluie un dérapage
    Panique : viennent l'au secours Le S.O.S.

    Et je serai annihilé sous tes piqûres
    Le bâtiment ne puait guère que souillure 
    Comme un éclair en mon esprit rue et déboule 

    Dieux de papier donnez-moi donc votre clémence
    Donne-moi donc ton grand désir, ton exigence
    Une fois l'onde devenue l'immonde foule

    Merci à étudianten3ebacdroit !


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  • La mer est folle c'est la foule en pleine liesse
    Dans la clameur d'un bruit rempli d'enfantillages
    Une puissance de tempête pourtant sage
    Ce n'est un feu ni un repos Une faiblesse

    Je n'y crois pas Je ne veux pas que ça paraisse
    Sous l'onde obscure et sous le ciel bardé d'orage
    Cependant nul n'a pu différer son voyage
    Quand l'amour mêle et joie et haine et gentillesse

    Alors le mousse ensommeillé sent le sulfure
    Ramène-moi auprès de toi Les temps sont durs
    Comme ton corps au mien d'amour d'amour se moule

    Je suis et fuis Je pousse et pouffe Je repense
    L'orage est mort et je te veux Dernière chance
    Et voguons loin, près de Boston ou de Séoul

    Merci à Télégramme ! Son blog ici !


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  • De dures tours face aux tourments soudain se dressent
    Les rochers graves Sont récifs pour le volage 
    Au sombre instar du dieu du trouble et de l'orage 
    Que je conserve loin de toi Ô ma traîtresse

    Je veux te voir venir au rang des poétesses
    Là où le mal ne se produit ou se propage
    Mais l'œil est vif Il se fait dur et sans partage
    Dans les filets du très grand Méphistophélès

    Ensuite l'air devint d'un coup très doux, très pur
    Mes doigts pliés sur tes replis Ta reliure
    Comme ton corps au mien d'amour d'amour se moule

    Chantons encore l'hymne aimé de l'élégance
    Apprends-moi tout Le cœur La vie L'indifférence
    Une fois l'onde devenue l'immonde foule

    -Merci à Kitari !

     

     


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  • On y est !

    (le roi des cabinets, on fait des p'tits paquets pour les anglais)

     
    Ça y est, on passe un cap, celui des 500 posts sur le blog. Passage du cap des 500 posts, et récemment des 16 000 visites, aussi ! 

    Comme promis, je mets d'abord dans cet article les quelques 10 sonnets tempêtueux. Si quelqu'un s'amuse à mixer les poèmes entre eux, je posterai ce qu'il aura obtenu avec mention de son nom ou pseudonyme ! N'hésitez pas à le faire, ces sonnets m'ont pris un mois et demi de travail.

    Voici donc les 10 sonnets !

    1.

    De dures tours face aux tourments soudain se dressent
    Autour des caps cerclés de vagues, mer en rage
    Tel l'horizon de la dentelle à ton corsage
    Que je conserve en mon esprit que seule blesses

    Frivolité, le vent souffle et la roche encaisse
    À l'ombre d'un fracas de trains sans aiguillages
    Pourtant aucun oiseau ne perd de son plumage
    Sur la falaise près l'hôtel "La Grosse Abbesse"

    Ensuite l'air devint d'un coup très doux, très pur
    Il y a peu forêt craignait pour sa feuillure
    A la manière dont moi fou je perds, maboul

    Devenu calme, étant soumis à ton silence
    Donne-moi donc ton grand désir, ton exigence
    Quand les amours, les désamours perdent la boule

    2.

    Il faut beaucoup pour point mourir sous tes caresses
    Dans le mépris de nos amis Notre entourage
    Répétition perpétuelle Idiot filage
    Que je préfère à t'oublier Enchanteresse !

    Je veux te voir venir au rang des poétesses
    Émerveillés Émus devant un coquillage
    Mais qui n'est point sensible au doux air du feuillage
    Quand l'amour mêle et joie et haine et gentillesse

    Plus tard Las ! l'air devient amer et la mer dure
    Je ne voulais que nous ensemble à la courbure
    Comme une mouche s'est désirée à l'ampoule

    Sacrifié Te protégeant des turbulences
    Je te rappelle au doux parfum de la garance
    Quand tout autour de nous s'affaisse et puis s'écroule

    3.

    Un marin dort Nimbé d'une aura de paresse
    Dans le tumulte inassouvi de ce vieux mage
    Au sombre instar du dieu du trouble et de l'orage
    Que nous craignons pour sa vindicte chasseresse

    Un obscur dieu nageant dans l'eau et dans sa graisse
    Dessus les ondes au couchant et son ramage
    Cependant nul n'a pu différer son voyage
    Dans cet aveuglement de l'or et des richesses

    Alors le mousse ensommeillé sent le sulfure
    Le bâtiment ne puait guère que souillure
    De cette ambiance qu'on retrouve en cage à poule

    Pour s'en sortir le doux dormeur n'a qu'une chance
    Poséidon ayez pitié et tolérance
    Quand il mourra, par l'orde sable qui s'écoule

    4.

    C'est l'amertume qui te prend ô ma princesse
    Dans ces odeurs de gasoline et de cirage
    C'est l'ordalie de ton orgueil ô mon courage
    Que je titille quand j'ai par peur le feu aux fesses

    Je n'y crois pas Je ne veux pas que ça paraisse
    Parmi les femmes que je laisse en mon sillage
    Même si rien n'écœure plus qu'un maquillage
    Dans les filets du très grand Méphistophélès

    Maintenant l'eau a des remous dans ses bordures
    Avant nous nous souhaitions à la revoyure
    Fragment de roche qui s'ensable et qui croule

    Chantons encore l'hymne aimé de l'élégance
    Soyons esclaves des folies et des vengeances
    Une fois l'onde devenue l'immonde foule

    5.

    Marasmes fous Idées qui n'ont jamais de cesse
    À l'orée claire des forêts Jamais d'ombrage
    Comme un désert privé de sel et de mirage
    Ce n'est un feu ni un repos Une faiblesse

    Et toi tu ris Tu ris de moi Ô ma bougresse
    Dedans le rêve inanimé Tu es mon gage
    Et si je perds tu me reviens Me dédommage
    Je suis pressé de me noyer dans tes prouesses

    Et je serai annihilé sous tes piqûres
    Mes doigts pliés sur tes replis Ta reliure
    Comme ton corps au mien d'amour d'amour se moule

    Une fois l'air rempli de toi De l'impudence
    Apprends-moi tout Le cœur La vie L'indifférence
    Et les marées en toi et moi toujours refoulent

    6.

    Je suis soumis Vaguement à l'onde traîtresse
    Sous le ciel noir et puis sous l'ombre des cordages
    Dans les nuages un oiseau bat du plumage
    Au Panthéon Poséidon titille Arès

    Je me souviens L'herbe verdoie Les vaches paissent
    Le doux repos m'attend au soir et me soulage
    Dedans la mer ce n'est que rage Un grand tapage
    Je veux te voir Ici ce n'est que peur. Et stress.

    Je nous repense quand l'amour n'était pas mur
    Mes yeux scellés dans un parfum de bois, de sciure
    Dehors était une légende Elfes et goules

    Quand je serai chargé de joie et d'opulence
    Je reviendrai à tes côtés, sans contresens
    Pour que les arbres bien vivants encor s'enroulent

    7.

    La mer est folle c'est la foule en pleine liesse
    Dans la clameur d'un bruit rempli d'enfantillages
    Sur le bateau l'homme en oublie le bastingage
    Et sur le ciel les dieux heureux rient et acquiescent

    Regarde ici Étrange vue Demande : "Qu'est-ce ?"
    Mystérieux le vent bouscule et s'aménage
    Dans un sursaut un coup de pluie un dérapage
    Panique : viennent l'au secours Le S.O.S.

    Regarde-moi Cette fureur je n'en ai cure
    Notre mémoire emplie de calme et de verdure
    Au loin ce n'est qu'odeur de soufre aussi de fuel

    Dieux de papier donnez-moi donc votre clémence
    Je vous connais dans les plus belles de mes transes
    Et voguons loin, près de Boston ou de Séoul

    8.

    La marée heurte, les vagues montent et rabaissent
    Les rochers graves Sont récifs pour le volage
    Comme un passant Qui nous bouscule sans ambages
    Dont je me moque et que je prends en pleine caisse

    Reviens me voir sans moins de charme ou de finesse
    Là où le mal ne se produit ou se propage
    Malgré l'amour pour qui personne ne s'engage
    Dans l'univers où tout est vague et tout s'affaisse

    Alors le calme devient doux comme une bure
    L'amère mer est plus amère de froidure
    Pour vivre il faut une poignée de kilojoules !

    Tombée, la neige est une blanche purulence
    Je te désire pour l'ultime renaissance
    Le jour où l'âme se perd où la larme coule

    9.

    Sur l'océan Le dur Kraken remue sans cesse
    Sur l'océan claqué et vieux Plein de rivages
    Une puissance de tempête pourtant sage
    Que je conserve loin de toi Ô ma traîtresse

    Au calme toute l'armée mange dans le mess
    Sous les éclairs grondant Fumant Le bel outrage
    Mais l'œil est vif Il se fait dur et sans partage
    L'obscur oracle Hélas ! car même les mots blessent

    Et l'horizon se fait coupure et puis suture
    Cette douleur se fait suture et puis coupure
    Comme un éclair en mon esprit rue et déboule

    Je ne suis rien Je suis trop fort et sans défense
    Laisse-moi être le pur monstre de faïence
    Quand je retire un coup de cigue, c'est trop cool

    10.

    Nous abordions les hauts rivages de la Grèce
    Là où les rocs Vigies de nuit Guettent l'ancrage
    L'esquif furtif au vent du Sud est au mouillage
    Et le danger au loin épie toute faiblesse

    Ô Thyrésias dis-moi Périls Ogres Ogresses
    Sous l'onde obscure et sous le ciel bardé d'orage
    Un œil noirci perçoit sans doute les présages
    Il nous faut voir Destin et son triste faciès

    Prends-moi encore en ton giron Ô ma souillure
    Ramène-moi auprès de toi Les temps sont durs
    Sommes-nous donc de ces mémoires de Kaboul

    Je suis et fuis Je pousse et pouffe Je repense
    L'orage est mort et je te veux Dernière chance
    Et débarqué je prends les voies Ça y est je roule

    Voilà pour les Cent Mille Milliards de Sonnets !

    J'embraye tout de suite avec mon voyage aux USA qui date maintenant d'un mois (mes sonnets ont pris beaucoup plus de temps que prévu !), dont je ramène ces quelques photos (sélectionnées sur les 1600 faites lors du voyage) auxquelles j'ai ajouté un filtre hipster, pour rire. Please enjoy !

    Sunset on Central Park

    Coucher de soleil sur Central Park

    United we stand.

    Prise par la fenêtre du bus à Boston, Massachussets

    Memorial

    Femme coréenne se recueillant devant le Mémorial pour la Guerre de Corée, New York

    500 posts !

    Prise par la fenêtre du bus pour Western New England University , Massachussets

    500 posts !

    Springfield, Massachussets

    500 posts !

    Drapeau en berne de la Boston School of Law

    500 posts !

    Étal de fruits et regard malicieux, New York

    C'était un super voyage, et confrontés aux étudiants universitaires américains, on constate plusieurs choses :

    - Tout le monde vient en jogging à l'université, ça contraste avec les universités belges...

    - Les universités, par contre, sont magnifiques ! Par contre, l'envers de la médaille est que tout cela est financé par des lobbies. Je me suis payé une boisson fraîche dans une salle "Smith and Wesson"... 

    - Quand on leur parle de l'Europe, les connaissances sont assez... limitées. Quelques questions : "Vous avez Thanksgiving en Europe ?" ; "Vous avez des années bissextiles en Europe ?" 

     

    Voilà, je vous laisse avec cette nouvelle ; le recueil de 2012 avance bien ! Passez une bonne fin de vacances de Pâques ! 

     


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