• Très grande ballade de François.

    Je ne suis pas champêtre et aspire au voyage
    Je ne peins pas la mer et désire la vague
    Je ne décris pas l'air mais envie le sillage
    Des brumes et odeurs des sapins qu'on élague
    Suis à peine poète et le trouble m'attend
    Loin des plumes, de l'encre hélas bien trop étale
    Minime je suis, me veux important
    La montagne je guette et languis dans les salles
    Ah ! Lumières du feu, surpassez les urbaines
    Qui comme hommes montez du sol vers la noirceur
    Moi qui vis du futur, je n'attends qu'une aubaine
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    Je promets vœux et vœux et me voudrais volage
    Manie le verbe seul et manque de la dague
    Je tombe rarement ; mais à quand les naufrages ?
    Aller toujours d'avant mais ici je divague
    Je suis le tendre agneau qui ouït de Satan
    Je me cherche bandit tout empli de morale
    Qui passé par la peur devient brave et puissant
    Se riant de l'archer, des vapeurs sépulcrales
    Je veux fuir la tribune au profit de l'arène
    Être un aventurier, quitter le créateur
    Combattant au hasard, sans désir et sans haine
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    Austère je m'enquiers des étreintes peu sages
    Partant des magasins pour manier la madrague
    Si je devais finir, qu'on peigne mon visage
    Au Panthéon des corps que la rivière drague
    Laissant la toge pour l'habit de charlatan
    Et la justice pour connaître bien et mal
    Déjà j'aime sentir le froid envahissant
    Des veilles de la faim, alors que suis morfal
    Un démon semble avoir éparpillé les graines
    D'une grande échappée empreinte de bonheur
    De brûlures aussi, mais qu'est-ce que la peine
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    Mes princes, mes amis, ne saurais dire quand
    Les adieux frapperont d'un rythme de cavale
    Me viendra de partir cette envie souveraine
    Et mon plan d'à jamais libérer les ardeurs
    Se concrétisera en courant monts et plaines
    Pour m'enfuir des cités, ténébreuses chaleurs !

    À Jean Teulé.

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