• Pauvre Catulle, cesse de t'illusionner
    Et ce que tu n'as plus, tu dois l'abandonner.

    Ils ont brillé pour toi, ces soleils blancs, jadis
    Quand tu venais à cette femme avec délices
    Que nous aimâmes comme on n'en aima jamais
    Ce n'était à cette heure que joyeux méfaits
    Ce que tu désirais elle en voulait aussi
    Ils ont brillé pour toi, ces soleils blancs, jadis

    Aujourd'hui est refus et toi, faible, ne veux
    Ne suis plus ce qui fuis, et ne vis malheureux
    Mais endurcis ton âme, endurcis et résiste
    Adieu, la jeune fille, Catulle n'est pas triste
    Il ne te quérira jamais contre ton gré
    Mais toi tu t'en plaindras, n'étant plus désirée

    Vile, malédiction! Quelle vie tu auras !
    Qui donc t'approchera ? Qui belle te verra ?
    Qui donc tu aimeras ? A qui te dira-t-on ?
    A qui donc tes baisers ? Ces mordillements mignons ?

    Mais toi Catulle, résolu, fais-toi violence.

     

    Catulle, fragment 8.


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  • Vivons, ô ma chère Lesbie, et aimons-nous
    Et les grommellements des séniles crétins
    Tenons-les tous pour valant moins d'un simple sou

    Peuvent mourir, peuvent renaître les soleils
    Mais quand notre éphémère lumière s'éteint
    Une éternelle nuit reçoit notre sommeil

    Donne-moi des baisers, mille, et ensuite cent
    Et puis mille autres, cent encore et encor mille
    Enfin quand nous en aurons fait beaucoup de mille
    Nous en perdrons le compte en le mêli-mêlant

    Pour que qui nous envie ne puisse vouloir nuire
    En apprenant que tant d'embrassades se firent.

     

    Catulle, fragment 5


    À Nyx et Foénor.

     



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  • Nulle femme ne put se dire aimée aussi
    Vraiment que tu le fus par moi, ô ma Lesbie
    Jamais un lien ne fut aussi bien respecté
    Que dans l'amour que je portais de mon côté.

    Fragment 87.


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  • Les mouches ennuient
    Elles ont les ondes
    Sonores et agaçantes.


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  • Je ne veux pas. Il va rentrer. Là, dans l'instant.
    J'entends ses pas dans l'escalier, je tremble un temps
    Le temps déploie ses doigts d'acier mais je le sens
    L'angoisse croît je vais pleurer, en me pliant

    J'ai décidé de me défendre, j'ai fermé
    La porte à clé, il peut l'entendre, il est fâché
    J'entends crier, je dois descendre, j'ai peur et
    Lui, il le sait, il n'est pas tendre, c'est compté

    La porte craque sous le poids des coups puissants
    Je prends un sac tout contre moi, en espérant
    Que cette flaque ne se voit qu'en la cherchant
    Bientôt la claque arrivera, où est Maman ?

    J'entends sa voix dans le salon, à peine assez
    Pour qu'il se soit fait la raison de s'arrêter
    Il descend, croit que la Suzon a dû rêver
    Pour une fois, Maman, c'est bon, j'ai évité

    Ce qui se fait le samedi quand tu t'en vas.


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  • J'ai taillé dans le bois, de belles initiales
    Lettres entrecroisées et incompréhensibles
    Œuvre d'art d'un malade au cœur par trop sensible
    Qui lui-même ne sait sa folie infernale

    Je me parle à moi-même. Tu sais, c'est spécial
    D'avoir un compagnon qui leur soit inaudible
    Pour ceux qui ne comprennent que l'imperceptible
    Peut être au minimum aussi beau qu'une étoile

    Mais ces deux initiales tu les connais bien
    Car le nom qu'elles cachent n'est rien que le tien
    Et elles sont les mêmes, cela va sans dire

    La solitude est morte, la solitude est double
    Dans cet étrange lien que la société trouble
    Je me fiance à moi-même et surtout pour le pire.


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  • La nuit se profile
    Au pied de nos villes
    Désespoir illuminé


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