• Je n'ai pas l'habitude de mettre des citations, mais celle-là vaut vraiment le détour. Trouvée sur un site qui d'habitude fait dans le rigolo.

    bobmarley


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  • Chers amis,

     

    J'ai le plaisir de vous annoncer que les préparatifs de la pièce dans laquelle je joue avance bien. Il s'agit de la même pièce que l'année passée, à laquelle nous avons apporté de multiples améliorations. Bon, tout n'est pas parfait (je joue encore), mais on a de la musique au piano, du sexe, des éclats de rire, des princesses, du sexe, de la petite philosophie, des sorcières et un loup, du sexe. Et du sexe.

    Je suis pressé de me retrouver devant le public, même si c'est la dernière fois. Mais quelle dernière fois ! Une troupe soudée et une ambiance de bons copains, de jolies partenaires, et surtout, cette pièce servira d'avant-première aux festivités données pour les 300 ans de l'Académie des Arts de Bruxelles ! Plus vieille que Dame Belgique elle-même ! Tout lecteur du blog est convié à cet événement qui ne restera peut-être pas dans les annales, mais on aura bien ri.

    Bonne soirée !

    Sur les planches (encore) !

     

    Oui, c'est la même affiche avec les infos mises à jour. Je sais. Mais elle cartonne, non ?


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  • Extrait d'une prochaine nouvelle (peut-être un roman mais ne présumons pas)

    S'il existait un type de lieu que les habitants de Bruxelles connaissaient tous, dans ce fouillis architectural et social que présentait la ville, c'était les stations. Ce mot, qui se reprenait tel quel en flamand pour désigner une gare, prenait toute l'ampleur de son étymologie dans Bruxelles, comme dans beaucoup d'autres villes, aurait-on pu dire, car on attendait debout le bus, le tram, le métro ou le train. Il n'y avait pas souvent de bancs pour accueillir les voyageurs fatigués, parce que l'arrêt était construit sur un trop peu de place, de telle manière qu'il ne se composait parfois que d'un poteau indiquant le nom de l'arrêt et l'horaire de passage du tram ou du bus, que l'on avait incrusté dans le trottoir sans en ménager les pavés que l'on ne remettait en place que bien plus tard, ou parce que le banc en question était en piteux état, tellement qu'il valait mieux rester planté sur ses jambes plutôt que de se risquer à s'asseoir. Quant aux stations de métro ou de train, il existait de multiples raisons de ne pas poser le séant sur ces sièges. On pouvait d'abord et dans la majorité des cas ne pas vouloir mettre sa vie ou sa santé en jeu pour avoir eu l'audace de se reposer sur une rangée de trônes en plastique cassés, ou on n'avait guère envie de côtoyer une flaque de vomissures assez récentes, ou encore on refusait de s'asseoir à côté de l'auteur de l'attentat susnommé, encore occupé au crime. On pouvait aussi ne pas apprécier la personne déjà installée sur le siège adjacent, pour des motifs d'esthétisme, car à cette époque on se permettait de juger au physique ou à la confiance qu'inspirait une personne pour l'approcher d'un peu plus près. Inutile de disserter sur la frustration que pouvait représenter une heure de pointe où quatre personnes pouvaient se retrouver dans le même mètre carré. Inutile de dire aussi que ces personnes redoutaient toutes la vision d'un métro japonais, qui mêlait efficacité et rapidité, mais compressait tellement ses passagers qu'on eût pu en tirer du jus, la masse docile et compacte étant encore plus serrée quand les accompagnateurs de métro, métier intéressant au pays du Soleil levant, devait appuyer les passagers les plus extérieurs de la rame pour que tout le monde tienne avant la fermeture des portes. A Bruxelles, il ne fallait pas s'attendre à une telle optimisation de l'usage de l'espace disponible, parce que les gens avaient beaucoup moins de tenue, et surtout parce que la sphère vitale du Bruxellois moyen était une institution sacrée dans le quotidien. La masse des gens révélait très vite et très souvent des individus épars, sortis de leur milieu pour user d'un service qui n'avait jamais aussi bien porté son nom ; les transports en commun. On y retrouvait beaucoup de personnes âgées, mais aussi beaucoup de familles entières, avec un florilège de poussettes, de gamins braillards, de parents apparemment sourds, puisque le vacarme perpétré par leur progéniture ne semblait pas les déranger, de pères seuls avec leur enfant avec qui ils commençaient souvent des discussions sur l'école, les autres élèves dans la classe dudit enfant, en bref tous les sujets qu'il est adorable à l'âge ou l'élocution du petit se fait encore un peu traînante, de mères musulmanes qui parlaient de sujets autrement plus graves avec leurs filles, parfois avec leurs fils, de petits mendiants qui passaient entre les voyageurs tandis que les adultes jouaient d'un accordéon primaire ces mélodies sur lesquelles on n'arrive rarement à mettre un nom et qui pour qui les reconnaît blessent le cœur d'être jouées sur un instrument qui ne leur convient pas du tout ; on pouvait voir certaines personnes grommeler à l'écoute de la version flûte de Pan ou accordéon de la lettre à Élise, si vous possédez un synthétiseur et que vous avez un don pour la musique, jouez donc votre morceau préféré en réglant l'instrument de manière à ce que la version finale soit un calvaire pour les oreilles ; et enfin on voyait des individus pour le moins étranges, des illuminés, des fous, peu importe comment on les appelait, le malaise provoqué par leur présence exubérante restait souvent quelques temps après qu'ils étaient sortis. Ils hurlaient, d'un seul coup, chantaient à tue-tête des chansons qui politiquement auraient trouvé leur place dans les années 1940 et quelques, jetaient leur téléphone portable en criant, s'accrochaient aux barres de soutien en psalmodiant des messages évangéliques. On ne savait si ces pauvres hères étaient vraiment fous, mentalement instables, psychologiquement fragiles, ou s'amusaient aux dépens de la tranquillité du voyage. Il y avait aussi souvent quelque femme rentrant des grandes courses et laissant ses sacs pleins d'achats, si possible odorants, avant d'aller s'asseoir dans un des boxes, dans le passage des portes coulissantes, et à ce moment le plus démuni ou le plus ivre du wagon venait inspecter le contenu du cabas accompagnant les sacs, provoquant au mieux une simple réprimande.


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  • Il se fait un bruit
    Le bus apparaît
    Dans un matin ordinaire.


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  • Aujourd'hui, déjà hier pour ceux que ça concerne le plus, le système judiciaire américain a fonctionné, et un homme a reçu l'injection fatale, léthale. Je ne cache pas que d'habitude je ne m'émeus pas plus que ça des malheurs dans le monde, je suis indigné, car ce qui se passe va à l'encontre de mes principes, mais ce matin, des larmes s'échappent de mes yeux, quand je lis sur un site de nouvelles américain les derniers mots de Troy Davis, devant la famille MacPhail, la famille de la victime.

    "Je voudrais m'adresser à la famille MacPhail. Je voudrais que vous sachiez, malgré la situation dans laquelle vous êtes, je ne suis pas celui qui a tué votre fils, votre père, votre frère. Je suis innocent. L'incident qui a eu lieu cette nuit-là n'est pas de ma faute. Je n'avais pas d'arme. Tout ce que je peux vous demander, c'est d'examiner plus en profondeur pour regarder enfin la vérité. Je demande à ma famille et à mes amis de continuer de se battre dans cette bataille. Pour ceux qui sont sur le point de prendre ma vie, Dieu ait pitié de vos âmes. Et que Dieu bénisse vos âmes"

    Cet homme est mort. Il a été attaché sur une table devant un public pour recevoir une dose de produits mortels qui l'ont fait fondre de l'intérieur. Pendant ce temps, une famille, de l'autre côté de la vitre, savourait la vengeance absurde et anachronique que la machine politico-juridique américaine permettait, cette machine qui permet de posséder des armes à feu sur base d'une interprétation idiote de leur Constitution, et qui punit de mort.

    Qu'il soit coupable ou innocent, Troy Davis était âgé de 20 ans quand il a été arrêté. Ce n'est pas loin de mon âge. Il est mort à 42 ans. Deux années de procès. Vingt années de prison. On ne lui a pas pris seulement sa vie. On a pris sa jeunesse. On a brisé l'avenir de quelqu'un au nom du danger qu'il représentait pour la société. Parce que les Etats-Unis prônent une force sans égale, mais leur fragilité est telle qu'ils se sentent obligés de venger au lieu de réparer, ce que la pensée pénale combat depuis quasiment le temps de sa naissance, au XVIIIe siècle, et que d'autres contestent, artistes, écrivains, bénévoles, gens de tous bords et de tous horizons. Bien sûr, on défend la peine de mort de certains côtés. Comme on défend le créationnisme. Le débat "pros and cons" sur la peine de mort devient stérile. Nous pouvons marcher dans les rues sans honte pour réclamer une grâce. Eux, ne devraient pas pouvoir le faire pour la mort d'un homme sans le regard inquisiteur de leur conscience.

    Troy Davis. Je ne crois pas qu'il y ait de paradis ou d'enfer, je crois que l'on s'éteint, tout simplement, comme une flamme. Mais je suis fier de cette part de l'homme que tu as exprimée dans ton dernier moment, avant de te sentir broyé de l'intérieur sous l'effet des produits chimiques, cette part de l'humain qui pardonne, avec ou sans religion, ceux qui t'ont mené là, se prétendant le droit d'enlever la vie, derrière le bras de la Justice.

    Je voudrais espérer que tu n'as pas trop souffert.


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  • Je me lève aujourd'hui avec cette amère pensée ; "Troy Davis est mort". Je préparerai un billet d'humeur, sans doute dans la journée ou demain, sur ce qui s'est passé il y a 5 heures.


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  • Des milliers d'esprits se meuvent Dans les rues
    Toutes couleurs dehors, vêtus de toutes sortes
    Une informe grisaille à l'orée, à la porte
    Saigne dans l'avenue et ne s'arrête plus

    On se presse On s'arrête On regarde On se rue
    L'autobus argenté bourdonne en s'arrêtant
    Et butine la fleur de béton et de gens
    Et s'en va sans un Dia, et s'en va sans un Hue.


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