-
Ce n'est rien.
Ce n'est qu'un froissement du corps et puis de l'âme
Ce n'est qu'un aller simple au pays de l'infâme
Ce n'est rien.Ce n'est rien.
Ce n'est qu'un regard froid du monde environnant
Ce n'est que le mépris pour la proie du dément
Ce n'est rien.Ce n'est rien.
Ce n'est que la fatigue acculée par la peur
Ce n'est que l'avenir détruit par un voleur
Ce n'est rien.Ce n'est rien.
Ce n'est qu'un souvenir qu'une douleur aux côtes
Ce n'est qu'un paradoxe entre victime et faute
Ce n'est rien.Ce n'est rien qu'un exil du monde du correct
Ce n'est rien que le vide éternel et abject
Ce n'est rien qu'une scène à jamais répétée
Cernée d'indifférence et par l'humanitéCe n'est rien qu'un ballet aux danseuses froissées
Ce n'est rien que l'effroi à jamais d'embrasser
Ce n'est rien qu'un public sans compassion pour toi
Dont l'obscène regard mange ton désarroi.
votre commentaire -
Entremêlées
Brume et rosée
Pleurs et suées
AciduléesL'air continue
Son chant ténu
Le sommeil nu
Enfle charnuLe corps battu
Cassé fétu
Le verras-tu
Membres obtusDans le brouillard
J'allais hagard
Et mon poignard
Etait un dardLa nuit voilée
Le temps brisé
La pluie tuée
AciduléeEt au village
Plein de plumages
C'est un présage
Pour les vieux sagesEt dans les villes
Des vieux fébriles
Que veulent-ils
Sombres sénilesEt dans nos vies
C'est l'amnésie
Chaque instant brille
Par son oubliLa nuit voilée
Le temps brisé
La pluie tuée
Acidulée.
5 commentaires -
Ils parlent d'ombres
Puisque les ombres sont partout
Elles encombrent
Le moindre mur le moindre trouIl marchent loin
Pour conquérir les invisibles
Cherchant un point
La jonction une et invincibleIls font le tri
De ce qu'ils croient, de leur savoir
Géométrie
Et ils retournent dans le noir.
votre commentaire -
Il devint sous le poids du flash un créateur
Un petit monde qui germait sous ses cheveux
Un voile inquiet passait hagard devant ses yeux
Il devait être fou ce grand démon rêveurA coups de règlements il façonnait la terre
Et la terre à son tour lui imposait sa loi
Il avait des idées de flèches et de croix
Un labyrinthe errant en quête de lumièreIl avait rendez-vous avec d'autres penseurs
Ils referaient le monde avec leurs conventions
L'hémicycle assemblé autour d'un vieux tison
Le temps que le stylo arrive jusqu'au coeur.
votre commentaire -
Tout pâle, usé, le temps submergé
La ville des gabelleurs, des paillardises et des teinturières
Distrait nonchalamment ses carrefours blanchis
Sur de très malheureuses églises vaincues d'une dame immortelleQuand soudain son époux fit ce nom chétif
J'égaye dans un corsage qui chante et qui rit
Mon avocat redit et se regarde ! Ou donc es-tu, ma marmouzelle ?
Dors ! Tout mon âge enceint te glisse en ceignantÀ ces nuits le gabelleur se lève de mignotises
Si tu es jusqu'au profit d'amour
Je te crois, porte-t-elle, à supposer ta vêprée !Et misérable, elle se tut, regardant l'inquiet présent
Ses simples satins par un brocant intérieur
Et sa triste coiffe par un esmouchail de teinturier.Un gros cadeau à celui ou celle qui retrouve les quatres textes à l'origine de cette chimère !
1 commentaire -
A mon frère en prison
Certains se targuent d'être au rang des Parnassiens
Je ne suis qu'un enfant dont la mère insouciante
Ne sentit que d'un peu passer l'âme naissante
Et de ma rage si elle peut, à ces chiens
Je leur ferai tous voir où ils peuvent la mettre
Ne nous contentons pas seulement de paraître
Même si lors devant le juge on comparaît
Reste fort en prison, attends de mes nouvelles
Chacun son tour, vengeance et revanche et la belle
Tous ces moments de joie, où es-tu, frère d'armes ?
Quand nous nous reverrons, douces seront les larmes
Garde ta rage en toi, toi-même tu le sais
Après le grand orage arrive le beau temps
Après cette oubliette arrive le bon temps
Reste fort, pas un jour nous n'oublions !
A ton nom les esprits s'échauffent et le sang
Ne fait qu'un tour et c'est la tristesse qu'on sent
Injuste jugement ! La toge magistrale
Sera bien imbibée d'une essence infernale
Pour avoir condamné une erreur de jeunesse
D'une peine cruelle et d'une main traîtresse.
Yoooo
1 commentaire -
Je n'ai pas composé ce poème, mais je l'ai trouvé bien beau (on peut apprécier la poésie religieuse en étant athée), alors je le partage ici. Son auteur l'a oublié dans un recueil de poésie qu'il a vendu à un libraire de la rue Mouffetard, et j'ai moi-même acheté ce livre. Voici donc le poème oublié :
Si la croix fut plantée au milieu du Calvaire
Evêque tu le sais la Grâce t'y cloua
Tu connais le chemin, l'aridité des pierres
Le sang mêlé de pleurs sur qui elle fluaTu domines la terre et le ciel de la terre
Par ta douleur muette au sein de l'éternel
Mystérieux lieu plus fort qu'une prière
Colonne de lumière et brillant arc-en-cielJusqu'à Dieu lui portant l'offre de nos misères
Et gardant le pêché des âmes toi l'austère
Toi, le sage et le pur, foulé dans quel pressoir ?Et lorsque nous marchons aux routes trop amères
Le coeur pesant trop lourd de peines solitaires
Nous regardons vers toi pour conserver l'espoirInconnu, date inconnue, Paris.
votre commentaire