• Nouvelle rubrique, plus humoristique : "Les divagations étymologiques du Professeur Seur".

     

    Bonne lecture !


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  • Turbe : du latin turba, qui veut dire "foule". A noter que tuba signifie "trompette", et que donc les Africains subissaient une terrible discrimination. Prenons cette discussion entre Marcus Tullius Cicero et Amatus Cesairus Sangabwanus ;

    " Tu'ba sanas vias vult, Ma'ce.
    - Si tuba tua non clare sonat , eam lava."

    "La foule 'éclame des 'outes p'op'es, Ma'cus
    - Si ta trompette est mal embouchée, va la laver."

    Triste illustration d'un refus d'acceptation culturelle, paradoxal pour un peuple qui allait chercher ses dieux un peu partout.

    Au Moyen-Âge, la turbe désigne comme au sens latin une foule, de 10 personnes minimum, et on avait coutume (c'est le mot) d'en composer pour vérifier l'existence d'une coutume. Ainsi, si dix péquenauds affirmaient qu'il était d'usage de ne pas aider son voisin à éteindre l'incendie qui ravage sa maison sous prétexte que de toute façon sa femme était plus belle et ses terres plus grandes, et bien ça devenait presque obligatoire dans le bled. Quelle belle époque.

    Le mot "turbe" se retrouve dans certains mots très connus, comme "turban", ce couvre-chef fait de bandes de tissus. Il était en effet d'usage de fabriquer ce chapeau avec plus de dix bandes de coton pour les frileux, de soie pour les plus riches, ou de gaze pour les grands brûlés. Ce mot vient lui-même de la contraction entre "turbe" et "bande", et il existait même au féminin avant le 17e siècle, on parlait en effet de la "turbande". L'Académie Française exerça la plus odieuse censure sur ce mot après la traduction des Mille et une Nuits, et je vous livre ici le passage qui fit scandale dans le Tout-Paris de l'époque. Bref résumé : Aladdin vient de satisfaire son désir brûlant pour la princesse Jasmine (j'ai volontairement changé le nom pour que ceux qui n'ont fait que regarder la version de Disney ), et celle-ci le regarde remettre son couvre-chef, se demandant s'il s'agit bien de ce nouvel accessoire très à la mode :

    "Turbande ?
    - Mais laisse-moi un peu récupérer, merde."

    Scandaleux.

    Je sais que vous vous demandez si ce mot à un lien avec une pratique longtemps interdite par les parents, professeurs et autres autorités anti-gestes licencieux. Il est de coutume chez les groupes d'hommes d'un certain niveau intellectuel de pratiquer cette fameuse activité logiquement solitaire ensemble. Je pense notamment aux militaires (ou aux scouts, n'essayez pas de nier), qui loin de leurs femmes désirent retrouver des moments de complicité sans avoir trop honte le lendemain. En effet, le mot "masturbation" vient du mot mas, maris, qui signifie "mâle", et du fameux turba. Ce mot fut inventé lors de ces réunions secrètes. Pourquoi seulement à ce moment-là ? Assez évidemment, parce qu'on n'en parlait généralement pas, et qu'en plus on pensait être le seul à le faire. C'était donc dans le contexte de cette foule de mâles que la masturbation reçut ce nom paradoxalement empreint de collectif.

    Scandaleux.


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  • Je vais devoir mettre le blog entre parenthèses, le blocus est là...

    D'ici là, portez-vous bien !


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  • J'erre dans la ville. Des dizaines de spectres guettent mes ombres qui s'intensifient et meurent au gré des lampadaires. Je marche sans but précis, sans ami à aller voir, de toute façon il est trop tard, et puis qu'aurais-je à leur dire ? Je marche sans but précis, mais avec la détermination nécessaire pour mettre un boxeur afro-américain de 2m de haut dans les pommes. Je marche sans but précis, je cours même. Les lampadaires deviennent un stroboscope géant, je ne vois mes jambes que de manière saccadée. Cà et là des Estragon et des Vladimir attendent leur Godot, avec un Petit Prince aveugle qui fait la manche en jouant la Lettre à Elise à l'accordéon devant une file de poivrots qui attendent le dernier bus de la nuit. Je marche sans but précis, pas pour l'instant, je sens que je vais le trouver, en attendant je continue d'arpenter les rues ce qu'il faut pour me perdre. Je marche sans but  précis et je quitte le centre-ville, les voitures de minuit ont des airs de faucheuse, et les faucheuses sur mon corps peinent à tisser des toiles que je balaie de la main d'un geste sec et énervé. Je marche sans but précis, je souffle et je crache, j'ai la bouche pâteuse puis sèche.

    Je m'arrête. La nuit est froide et l'odeur du canal s'imprime sur ma peau. Soudain je ressens une profonde lassitude. Des chauves-souris volètent dans les environs, je peux les voir grâce à la lumière diffuse de la ville. L'air sent l'eau et l'essence, et malgré la ville quelques étoiles se laissent voir. Je me laisse tomber doucement sur un banc, et je commencer à pleurer doucement. Pas grand-chose, de quoi vider cette douleur qui me prend à la gorge. Le bois du banc est humide, et les remous de l'eau sous un bateau qui passe ajoutent encore à la fraîcheur de cette nuit. Il faisait orageux hier, et aujourd'hui la nuit est froide et accueillante comme un lit depuis longtemps abandonné.

    C'était une belle nuit pour tuer.


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  • Remember this day
    There's an easy way
    Look at my red eyes
    And come in my arms

    Long ago
    You said no
    Long ago
    You said no more

    My heart had a choke
    Every time we broke
    The silence to say
    So long and good day

    Long ago
    You said no
    Long ago
    You said no more

    All I got's nothing
    Some cold wind blowing
    Dust into my hands
    And everything ends

    Long ago
    You said no
    Long ago
    You said no more

    Dust into my hands
    I just had one chance.


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  • Oyez, oyez, braves gens estourdies par le labeur quotidien du jour d'aujourd'hui,

    Le sieur Foénor vient d'être élu blog du jour par une obscure autorité électrice sur la plateforme Eklablog.

    Aussi adressé-je mes félicitations audit Foénor et le gratulé-je (ce qui n'en fait pas un con gratulé, merci)

    Bravo fieu !

    Et je ne suis pas jaloux, Eklablog l'ayant identifié comme une fille. :)

    Son blog.


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  •  

    Le jour se lève encore, chante Aubert. Des fois, c'est avec lassitude que je prononce cette phrase au lever, comme si énoncer une réalité la rendait moins difficile. Les jours se font de plus en plus courts, nous avons tant et tant de petites choses à faire que nous ne savons plus où donner de la tête. Je ne sais plus qui disait : "Comment peut-on faire des années si courtes avec des jours si longs ?". Cette phrase a-t-elle encore un sens aujourd'hui ? Tellement occupés que nous sommes, nous ne voyons pas les heures passer, nous perdons du temps que nous pourrions consacrer à la réflexion. Les jours sont plus sont plus courts, mais les nuits aussi. Qui ne voudrait pas dormir un peu plus ? Des jours plus brefs, des nuits moins qu'éphémères... L'homme vit dans un cadre étriqué.

    Des fois je repense à ce titre de Marshall Sahlins, Âge de pierre, âge d'abondance. Il y défend la thèse que le temps de loisir était bien plus grand en cette époque, quand la recherche matérielle était minimum, on passait trois à quatre heures à chasser, le reste du temps étant consacré à la vie en famille, peut-être à la réflexion. Grille horaire impossible chez nous.

    Des jours courts, bien remplis, qui nous empêchent de faire ce qu'on voudrait réellement. Aménageons-nous du temps de bonheur, du temps libre, et jamais cet adjectif n'aura été aussi approprié, car finalement, ne devrions-nous pas être libres d'avoir du temps libre ? Ce temps ne devrait-il pas être soulagé de toute entrave ? Ne devrait-il pas contenir toutes les possibilités de par sa liberté ?

    Mais ne vous laissez pas tromper par les marchands de temps de loisir ; ils vous vendent de quoi combler les trous dans les horaires. Le temps le plus libre est celui que l'on se fabrique soi-même.

    Bonne journée,

    Morelon


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