• Bonsoir tout le monde,

    Alors ce petit morceau un peu "new wave", "décalé", "truc de branleur sans mélodie", pour vous faire partager mon émerveillement face à un phénomène de la guitare que je connaissais pas du tout : les harmoniques. Sur certaines touches, en frôlant la corde ou obtient un son un peu bizarre, mais assez joli. C'était aussi l'occasion de tester ma nouvelle guitare, Julia, à l'ampli. Donc voici un morceau presque uniquement en harmoniques.

    Julia by Morelon


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  • Et comme tous les ans depuis trois ans. Bonne année et au revoir, gars. Où que tu sois.


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  • Je vais parler de moi, dans cet article. 

    Je ne crois pas aux fantômes, je ne crois pas aux horoscopes, je ne crois pas aux petites superstitions, aux "bonne merde" avant de jouer sur les planches ou de plancher sur un examen, aux souhaits qui se réalisent en jetant des pièces dans un puits, en regardant une horloge quand il est 11h11. Je ne crois en aucun dieu, en aucune entité supranaturelle, en aucune abstraction absolue.

    Mais j'aime jouer avec le monde et ses croyances, j'aime les coïncidences, j'aime les moments où la croyance côtoie le monde réel. Je vais raconter une de mes histoires de scouts, que j'ai raconté plusieurs fois à mes amis, qui peuvent passer leur chemin ; rien de nouveau pour eux.

    J'étais alors chef de la patrouille du Bison, il y a deux ans de cela. Nous étions en camp dans le Vercors, dans le sud de la France, un camp superbe dans un cadre à couper le souffle, notamment pendant le hike ; les crètes à longer, les montagnes à arpenter, les rivières à traverser, les villages à visiter, les pas (sortes de chemins en pente caillouteux serpentant le long de falaises), les champs roux sous un ciel chaud et plein d'un azur poussiéreux... Un rêve de randonneur. Un pur rêve. Le hike était une marche d'une centaine de kilomètres autour du Mont Aiguille, une montagne étrange qui de face était une aiguille verticale, de profil, c'était un mur rocheux. Dans les proportions, il faisait penser à un paquebot de pierre. Perdus le deuxième jour de marche, nous avons fait le tour de cette montagne en longeant les falaises qui lui font face - le Mont Aiguille est enfoncé dans le creux d'un plateau dont nous avons exploré le bord en cherchant un moyen de redescendre. 

    Dans ce cadre, après avoir parcouru la région pendant 4 jours, j'emmenai la patrouille dans un "raccourci" : en coupant à travers prés, je comptais traverser une rivière pour gagner quelques kilomètres. En arrivant près de la rivière, je vis que le chemin était coupé par ce que les gens de la région appelaient une pierraillère ; un sol sec de terre et de roche mêlé. La perspective m'empêchait de voir si cette pente était continue jusqu'à la rivière, je décidai de laisser la patrouille en amont et de descendre la pierraillère afin d'apprécier la possibilité de traverser cette rivière. Je remarquai en descendant qu'il y avait un à-pic de quatre à cinq mètres. Ayant décidé de remonter, un petit pan de terre se dérobe sous mes pieds, et je commence à dégringoler en m'écorchant les articulations dans un roulé-boulé grotesque ; me voilà pendant ce qui me semble durer des secondes entières au-dessus de quatre mètres de vide, dans une position horizontale, prêt à m'écraser sur un lit de pierre que couvre une dizaine de centimètres d'eau.

    Je tente de me redresser pour tomber de manière un peu plus sûre et réussis à atterrir comme un acrobate : les bras tendus, sur les pieds. Mais au moment où mes pieds ont touché le sol, la hauteur de la chute et le poids de mon sac à dos (plus d'une dizaine de kilos) font que mon éclat artistique ne dure pas ; je m'écroule dans l'eau sous le poids soudain. Je ne me souviens pas d'avoir perdu mes esprits à ce moment-là, mais l'eau froide agit comme une claque et je me redresse. Voyant les cartes partir, entraînées par le courant, je commence à courir, et les attrape. Mes scouts, plus hauts, n'ont vu de ma chute que mon étalage sur la pierraillère, et inquiets, ils sont soulagés de voir que je suis en état de courir. Arrivé à la berge (de l'autre côté de celle constituée par la petite falaise), je sens soudain une douleur fulgurante me traverser le pied. Surpris, je pousse un cri intense, serrant les poings et m'écroulant à nouveau. Je sors mon portable de ma poche et commence à appeler les secours, les chefs, et j'envoie un SMS à mon père pour le prévenir. Mes scouts vont quant à eux chercher des secours au village le plus proche (Prébois, il me semble).

    L'endroit étant particulièrement inaccessible, les secours mettront trois heures à arriver. Trois heures d'attente sous un soleil de plomb, sans eau autre que celle de la rivière, que je n'ai pas bue ; pas besoin d'autres incommodités que celle d'un pied probablement pété.

    Le soleil. L'attente. La douleur s'estompe. L'attente, toujours. Je sors mon appareil photo et continue le petit reportage du hike, la voix déformée par le choc.

    Quand les secours arrivèrent, ils estimèrent l'accident comme équivalent à une chute de dix mètres, et commencèrent à m'examiner ; pas de dégâts à la colonne vertébrale, les jambes avaient bien tenu le choc, pas de traumatisme majeur apparent, même pas d'insolation. À l'hôpital, on décela quatre doubles fractures au métatarse ; une pierre plus pointue avait cassé mon pied sur toute sa largeur. Mais les os étaient en place ; pas besoin d'opération, un plâtre directement posé suffirait. 

    Quand j'étais en bas de cette falaise, un papillon s'est posé sur moi. Par réflexe, je le chasse, mais il revient. Il volète autour de moi, se pose, et semble me regarder. Dans beaucoup de cultures, le papillon a un symbole de passage de la vie vers la mort, et de la mort vers la vie. Et le voir là me fait réaliser combien j'ai eu de la chance. La probabilité de mourir dans un tel accident était très forte. À l'hôpital, un gars sérieusement amoché avait pour raison de son état d'être tombé du troisième échelon d'une échelle. Qu'est-ce qui m'avait sauvé ?

    • Me redresser lors de la chute : j'ai ainsi évité des chocs à la plupart de mes os, organes, muscles.
    • Mon sac : même s'il m'a alourdi pour la chute, sa grande taille et un bon attachement ont protégé ma colonne vertébrale et évité de graves dommages.
    • Mes chaussures : serrées à mort, elles ont immobilisé les os quand ils se sont cassés et les ont maintenus à une bonne place.

    Je ne crois en aucune superstition, et ne pense pas avoir de croyance. Mais ce papillon... Certaines personnes pensent que les papillons apparaissent dans les événements de mort imminente. Et d'en voir un, surtout aussi confiant et amitieux, va-t-on dire, m'a quand même bouleversé.

    Ah oui, comme j'étais pas dans un endroit accessible, je suis allé à l'hôpital en hélicoptère. La classe, hein ?


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  • J'ai fait voler des papiers
    Avions disparus
    Dans le blanc des neiges


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  • Hurt-JohnnyCashTribute by Morelon


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  • Project Mayhem, c'est un ensemble de collaborations (pour l'instant surtout avec Lucile, que je ne présente plus), centrées pour la plupart sur le thème de l'érotisme. Je ne tergiverse pas plus et vous laisse découvrir ce qu'il en est !

    Court-métrage : L'imprudence


    Le monde est noir de monde, il s'endeuille de lui-même, il fourmille et se perd entre les naissances et les enterrements. Perdu dans notre conscience en surpoids, on s'oublie dans la dislocation des sens. Un monde grouillant d'insectes gris dont les carapaces renvoient le reflet d'un ciel nuageux. Ne croyez pas que la lumière nous console ; la froideur des néons en dispense à foison. Ne pensez pas que la chaleur nous manque, nous nous frottons entre nous dans d'obscènes et insatisfaisantes solitudes. Nous n'avons besoin de rien, notre plénitude est atteinte dans le vide de nos existences.

    Pourtant, une escale vient chatouiller les désirs qui se meurent avant nous, une étape dans la trajectoire de l'accouchement vers la tombe, c'est cette couleur, vive, écarlate, qui justifie le point final et les écorchures à l'âme, cette variation du spectre de la lumière, cette injure à l'équilibre du blanc et du noir, qui vient se déposer, sur la rétine, pétale de rose sur le fumier, avant l'instant fatal.

     

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    project-mayhem

    Complets sont le mot, l'état et les sens. La peau se fait sable au doigt qui l'effleure, et elle est la terre, aux lèvres la fleur, aux yeux le soleil cerclé de fragrance. Aigri par le froid le coeur est avide, affamé de toi, sa fin est en toi. Comment maîtriser ces simples émois qui creusent mon rire en larmes arides ?

    Sais-tu que t'attendre est mal à mon être ? Entier, j'abandonne joie et tristesse, aimant à manier l'envie vengeresse , fantasme malin ou rêve un peu traître. Il faut que je dise, ô douce, le mot. Ce dont je languis, ce qui me torture, et qui m'illumine au gré de l'obscur. Et qui me découpe à l'art de la faux. Mais quel est ce mot, quel est ce vocable ? Ayant la faconde quand c'est d'amour qu'on parle ; j'ai fait du cœur tout le tour de tout ce qu'on dit charmant ou aimable. Alors pourquoi toi tu n'y aurais pas droit ? L'absence à mes yeux, perdus sans ton corps, trahit mon esprit, sans toi, il s'endort. Retournent ta chair et l'encre à mes doigts !

     

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    Project Mayhem

    Je t'attends toujours, froide et timide envers le monde, tu ne me reviens pas. Je suis désespérée de te revoir un jour, je doute un peu plus chaque nuit de ce que j'ai pu te plaire, et toi tu te contentes de n'être pas là.

    Je ne veux plus te revoir. Il n'y a plus pour toi que l'espoir de me croiser dans la rue, sans un mot, de la croisée des regards et de la fuite de mes yeux vers un autre horizon. Je ne pourrais plus te donner un sourire. Je ne pourrais plus pleurer sur ton épaule. Je ne pourrais plus me réjouir de te voir. 

    Je t'attends toujours, froide et timide envers le monde, que je retrouve entre mes bras dans d'autres étreintes. Un jour j'oublierai de t'attendre.

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    Project Mayhem

    Hello, darkness my old friend

    Resurgis, souvenir. La noirceur lucide baigne une peau claire et infinie. Jetant des ponts entre les horizons, je n'en peux plus de rêver la route. Le seul chemin qui me plaît encore sillonne entre tes méandres, et je suis lasse de vivre trop pour te voir peu. Il existe des esclavages plus amers, celui qui me lie à toi me libère et me rend plus proche des dieux. J'en arrive à te haïr d'être si complet quand je suis sous tes lèvres, je deviens aigreur et jalouse ta perfection, à laquelle il ne manquait que mon regard.

    Vois mes ombres et regarde-les s'évanouir quand je me lève pour te fuir, pour que tu m'empêches de partir. Tout est jeu, tu le sais et le soleil n'inonde que ceux qui abondent dans l'esprit du jeu, pour lequel les ténèbres ne sont qu'un terrain où le goût et la chair se substituent aux yeux.

    Aveugle, redessine-moi. Fais de moi ton art. Fais de moi ta muse. Fais de moi la limite entre le papier et le dessin. Et lorsqu'en toi je serai une entière création, fais-moi redescendre sur terre et laisse-moi y goûter ce que tu n'as pu inventer. J'ajouterai ces couleurs à ma peau, et tu pourras de nouveau la parcourir. Et nous inventerons la vie.

     

    Photos 1 et 2

    Auteur : Lucile Dizier

    Modèles : Caroline Madison, Julie Goossens

    Photo 3

    Auteur : Lauren Rozenberg

    Modèle : Lucile Dizier


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  • Madame, Monsieur, cher rouage d'une administration fort décriée,

    Je ne suis pas de ces gens qui se plaignent. Je ne commence, ne continue, n'achève de trouble d'aucun genre dans quelque transport que ce soit, ni même dans les alentours. Je laisse ma place aux personnes âgées, aux femmes enceintes, je pousse la galanterie à laisser ma place aux dames, mêmes si ça m'embête un peu, parce que je fais des trajets sur de grandes parties des lignes. 

    Je ne conteste pas le droit de grève, je ne conteste pas que c'est un moyen de vous faire entendre, de faire réaliser aux gens (bien qu'ils n'aient pour la plupart pas grand-chose à voir avec ce qu'il se passe). Mais la semaine passée, les faits sont devenus révoltants. Je prendrai les faits que j'ai personnellement remarqués, ceux qui ont lieu sur la ligne 36 : 

    Lors de l'action spontanée de lundi passé (j'en profite d'ailleurs pour dénoncer l'incompétence de la STIB : vous pourriez mieux prévenir, car tout le monde n'est pas suspendu à votre site internet, le principe des transports en commun étant que leurs usagers puissent donner leur confiance à la régularité des passages), cette ligne a été fort touchée par la destabilisation due à la colère des chauffeurs, or cette ligne doit faire partie de celles qui ont le moins d'agressions au compteur. Elle passe par des quartiers qu'on ne pourrait pas qualifier de "chauds" ou même de "moyennement aisés". La majorité de ses utilisateurs se compose de personnes relativement âgées, de petites familles, enfin, je vous passe la description. Il s'agit donc de la ligne la moins à même d'être pertinemment atteinte par une action sauvage. 

    Le lendemain, c'est à dire, vous l'aurez compris, en dehors de toute action syndicale, lorsque j'attendais le bus en direction de Schuman à la station de Stockel, le bus 36  en direction de Konkel arrive. Son chauffeur en descend, et alors qu'il n'est pas au terminus, alors que son bus n'est pas vide, alors que l'arrêt auquel il s'arrête est partagé par les deux sens de la ligne, va commander un paquet de frites ! Je n'aime pas ponctuer mes phrases au-delà du point et de la virgule, alors saisissez l'importance de ce point d'exclamation. Il n'y avait que des petits vieux dans ce bus, il y avait une file à la friterie, mais ce chauffeur ne semblait pas en avoir cure. J'ai hésité à l'excuser, en reliant le fait aux récents événements, mais non, c'est inexcusable, il s'agit d'une faute. 

    Car oui, même si cela ne saurait vous être imputé, même si vous êtes libres, vous vous comportez de manière absurde. Vous voulez lutter contre l'austérité, et parallèlement vous paralysez la ville en arrêtant de travailler. Ce chauffeur, qui a peut-être participé à l'action spontanée, s'est rendu haïssable aux yeux de tous les témoins. Je n'excuse ni accident ni agression, mais est-ce un comportement logique que de se comporter ainsi, lâchement qui plus est car ce comportement n'impliquait aucun risque vu la moyenne d'âge de la population de son bus ?

    Ce message de ras-le-bol n'aura sans doute pas d'effets, car qui pourrait prouver que vos agissements ennuient, contrarient, causent des dommages aux gens ? Les transports en commun sont basés sur le respect de tous, y compris des chauffeurs, des contrôleurs, de tout le personnel de la STIB. Les transports en commun impliquent la confiance de tous, y compris dans les horaires, et j'en profite pour vous dire que le passage des bus sur la ligne 36 (je ne donne que celle que j'utilise) ne respecte que très rarement les heures promises sur les panneaux de l'arrêt. Il n'est pas rare du tout que deux, trois bus se suivent à la queue leu leu. 

     

    Je vous écris donc cette lettre pour vous faire part de mon vif mécontentement vis-à-vis de tranports qui n'ont ni la classe ni l'efficacité des métropolitains d'autres capitales. 


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