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Une amie à moi m'a lancé un petit défi ; écrire en moins de 30 minutes un poème sur la timidité que je peux avoir autour de mes écrits.
Défi relevé, et en 14 minutes, j'ai écrit ceci :
Que sont ces compliments qui sifflent sur vos têtes ?
Pour qui l'éloge croît, pour qui la joie s'apprête ?
C'était sans renommée que je voulais écrire
Du moins pas au milieu des amis tout sourire
Le rouge vient alors colorer mon visage
J'ai peur que l'on publie mes écrits les moins sages
Car ce qui plaît révèle au grand jour d'autres choses
L'écrit intime et l'écrit vain, l'écrit morose
Je crains fort de sombrer dans la répétition
Car plus que d'amuser, je crains la déception
De voir s'amenuiser les sourires d'amisNaître la lassitude autour de mes écrits
Je serai bien confus d'être tombé si bas
Et peut-être en cela, écrire est un combat.Maintenant, je pourrais reprendre l'idée, relever des défis poétiques. Je vais plancher là-dessus, et peut-être que vous pourrez poster vos demandes !
4 commentaires -
J'avais raison !
Je n'aime pas dire cela (non, en fait, j'adore.)
Vous vous souvenez peut-être de mon billet sur Denis, le tagueur du Palais de Justice de Bruxelles. Vous vous souvenez que je me suis insurgé contre la détention préventive de cet homme qui non seulement est passé aux aveux, mais ne présentait ni un danger quelconque pour la société ni un risque de fuite élevé (pour rappel, Denis avait un domicile, et un revenu déclaré en Belgique, chose que nombre de personnes arrêtées pour des infractions plus violentes n'ont pas).
Un nouveau fait vient s'ajouter à l'escarcelle de mon grief grandissant contre nos amis magistrats ; figurez-vous que Denis, au lieu d'être inculpé pour "graffiti" (et comme je l'avais senti, il n'avait pas été inculpé de ce chef dans les cinq dernières années, ce qui aurait rendu la détention illégale), mais de "destruction de bâtiment public".
Graffiti ou destruction ? Si l'un doit exclure l'autre, la question ne devrait même pas se poser.
Le stratagème, vous l'aurez compris, est le suivant :
- La personne est arrêtée. Les magistrats sont pas contents contre lui car il a fait un graffiti sur leur lieu de travail.
- On décide que non, la justice n'est pas tout le temps impartiale et de le coller en détention préventive.
- Problème : le vilain ne colle pas aux conditions pour la détention préventive. Flûte zut crotte, on aimerait quand même bien le coffrer.
- Solution : on a qu'à l'inculper pour un truc plus grave !
Heureusement que Denis n'a pas agressé un magistrat en lui donnant un coup de poing, on l'aurait poursuivi pour assassinat.
Reprenons la définition du mot "détruire" du petit Robert.
1. Jeter bas, démolir [...] 2. Altérer jusqu'à faire disparaître. [...]
Ainsi, la valeureuse chambre du conseil juge-t-elle dans les ruines encore fumantes du Palais de Justice le dangereux terroriste qui armé d'une bombe de peinture, arme odieuse aux vapeurs intoxicantes et inflammables s'est attaqué ignominieusement au symbole de l'égalité parmi les hommes.
Ainsi, nos courageux juges d'instruction illustrent la force tranquille et l'impartialité de la Justice imperturbable et impersonnelle, envers celui qui pensait mettre à bas les hautes valeurs de notre système judiciaire, telles que l'équité et la bonne administration de la Justice.
Ainsi, le peuple dort-il tranquille, rassuré de voir que la lie de la société se trouve derrière les barreaux, laissant le pas sur nos avenues aux honnêtes gens qui peuvent maintenant vivre en leur maison sans avoir peur que celle-ci ne s'effondre au moindre tag.
Désormais, les violeurs, pédophiles, assassins, dealers, trafiquants d'armes, agresseurs sous libération conditionnelle, racketteurs récidivistes tagueurs sont prévenus : vous n'atteindrez pas à l'équilibre de la nation en détruisant haineusement nos bâtiments, fripouilles !
Lamentable.
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Par bonheur, tout ceci s'éloigne de plus en plus de ce qui s'est réellement passé ce jour-là !
Acte I
Un couloir chic, qui sera l'unique décor. Une double porte, qui donne sur la salle de conférence. Des gens passent le long de la scène, la plupart portent des vestes et des manteaux qu'ils portent au vestiaire côté jardin. Côté cour, le couloir mène à la salle de réception, où aura lieu le drink après la conférence.
Scène I
Entrent Morelon, Grec et Tovaritch.
MorelonTovaritch ! Viens par là ! Je dois te remercier
Me faire entrer là où je ne suis pas convié
Ton idée de faussaire était un coup de maître
Je suis Jean Tartempion, j'en possède la lettre !
(Il brandit un ticket et l'agite en l'air)Tovaritch
Morelon, attention, les vigiles surveillent
Tu n'es pas sur la liste, alors suis mon conseil ;
Si jamais tu bois trop, tous tu nous trahiras
Ce sera le début des ennuis pour nous trois !
Quant à toi, Grec, fais donc preuve de contenance
Je ne veux pas pâtir de tes extravagances !
C'est toujours le même air avec vous deux, poivrots
Vous buvez, vous buvez, jusqu'au verre de trop !Grec
Ce sont bien là les mots d'un fan de jus de fruits !
On subit des discours d'un impossible ennui
Si nous ne buvons pas, où est donc le profit ?
Déjà qu'être invité relève du défi
Sans compter Morelon qu'il fallait infiltrer
Je suis un grand radin, pique-assiette attitré
Souviens-t-en, Tovaritch, car cela vaut pour toi !Tovaritch
Mais quelle discrétion, le hurler sur les toits !
Crie de cette façon, nous serons débusqués
Et oui, je suis nerveux, car le conférencier
Se trouve par hasard être mon professeur.
Je ne permettrai pas la plus petite erreur.
Cela fait quelques mois que nous nous farcissons
Toutes les sauteries qui suivent l'oraison
De nos politiciens et de nos scientifiques
Tout ça pour des banquets, je l'admets, magnifiques
Ce soir, je vous en prie, un peu de retenue !Morelon
Le meeting de ce soir, pour quoi est-il tenu ?
Grec
Je pense qu'il s'agit d'une cérémonie
Conférence, discours et remise des prix
De l'Institut des Sciences et TechnologiesTovaritch
Pour vous autres en droit, c'est un peu du gâchis !
Nous avons devancé d'éminents ingénieurs !Morelon
C'est vrai, remercions-en le dieu des profiteurs !
Allez, entrons-y donc, nous boirons tout à l'heure !Grec
Tovaritch, attention, voilà ton professeur.
(Les trois se braquent, et Tovaritch se cache derrière les deux autres)
Tovaritch, Grec, Morelon, puis Tovaritch
Cachez-moi ! - Morelon ! - Sacrénom ! - Attention !
Scène II
Entre le Professeur. Il prend Tovaritch par l'épaule, d'un geste fort.
Le Professeur
Quelle bonne surprise ! Avoir un étudiant
A notre sauterie, brillant, brillant, vraiment !
Puisque vous êtes là, puis-je vous demander
Mon manteau gêne un peu, pouvez-vous le porter
Je n'aurai pas le temps de me rendre au vestiaire
Nous nous retrouverons après autour d'un verre !Tovaritch
Bien entendu, monsieur, donnez-moi votre veste
Allez vous préparer, je m'occupe du reste !Le Professeur, puis Morelon
Je vous en remercie. Peut-être vos amis
Désirent-ils entrer ? - Nous allons avec lui !Le Professeur
Fort bien, je vous retrouve après la conférence
Quel plaisir de voir tant d'intérêt pour la science !Grec (à Morelon)
Morelon, jette donc un rapide coup d'oeil
Il a dans le manteau laissé son portefeuille.Morelon
N'attirons pas d'ennuis à notre compagnon
Et c'est un professeur ; ça n'a pas de pognon.Le trio part côté jardin, le Professeur quant à lui emprunte la porte.
Acte II
Le même couloir. On entend des voix discutant activement dans la salle de réception. Tovaritch entre côté cour, affairé à chercher ses amis.
Scène I
Tovaritch
Morelon, viens ici ! Je suis dans le couloir !
Morelon entre.
Morelon
Tovaritch, mon ami ! Mange donc ! Allons boire !
Quelle idée tu as eue d'inviter Grec et moi
A ce colloque-là, sur je ne sais plus quoi
Vois donc ce petit pain ! Quelle odeur, quel bon goût
Goûte-moi ce vin blanc, sens-moi comme il est doux !
En vérité, ce soir, je dois mon teint rougi
(Il crie) A l'Institut des Sciences et Technologies !Tovaritch
Fort bien, fort bien, je goûte. As-tu vu notre Grec ?
Quand je l'ai aperçu, il se disait trop sec
J'ai peur qu'il soit parti rafraîchir son gosier
Il a pris tout les pains de ce panier d'osierMorelon
Il doit bien se porter, car je ne suis pas soûl
Il a bu moins que moi et je suis bien debout !
Ton trouble est justifié, cependant, je le pense
Sobre il peut encor tirer de notre absence
L'occasion d'un méfait ; je m'en vais le chercher !Il sort.
Scène II
Tovaritch
Quelle idée d'enquêter quand on est éméché !
On sent bien là qu'il est de son père le fils
(Au public) Oui, monsieur est enfant d'un agent de police.
Je l'entends pavoiser : "Pillons les conférences !
Nourrissons notre esprit, cultivons notre panse !"
Peut-être disait-il cela dans l'autre sens
Malgré tout, il est vrai : nous n'avons fait dépense
Pour notre stratagème que de frais de lessive
C'est pour nous que ces bons conférenciers écrivent !Scène III
Grec entre, furieux et soûl.
Grec
Ah, te voilà ! J'enrage ! As-tu vu Morelon ?
J'ai quelques mots à dire à ce traître félon !
Il n'était pas convié à cette réunion
Nous l'avons fait entrer sous couvert d'un faux nom
Et maintenant j'apprends qu'il a pris mon billet
D'accès à la partie VIP du banquet !
Quel comble que voilà, voler un pique-assiette
Ah ! Si je le revois, je lui casse la tête !Scène IV
Morelon entre en titubant.
Morelon (émêché)
Le grec est de retour ! Mon ami, ce buffet
Est un cadeau des dieux, j'en porte le fumet !
Reprends donc le ticket, je n'en ai plus besoin
Mais n'essaie pas d'entrer, tu n'iras pas très loin
Ne prends pas cet air-là, je me suis régalé !Grec
Morelon, viens manger les fruits de ma fureur !
Tovaritch
Le conférencier est un de mes professeurs !
Tenez-vous ! Tenez-vous ! Je vais être viré !Morelon
C'est bien trop d'émotions. Je crois bien que je vais...
(Il se précipite hors du couloir. Bruits de vomissements)
Grec
L'homme qui a tout pris, c'est le conférencier ?
Tovaritch, Grec, Tovaritch, puis Morelon
Mais quel con ! - Vil félon ! - Mais quel con ! - Sacrénom !
RIDEAU
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J'ai publié plus récemment une version plus longue de cette saynète, je mets donc celle-ci sous chapô !
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